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-Néanmoins il serait sage de leur montrer une bonne paire de talons, dit saxon, lançant sa jument au galop.

Lockarby et moi, nous suivîmes son exemple, et nous allâmes à fond de train par ce sentier à travers la lande.

Nous traversâmes des bosquets épais de pins, où le chat sauvage hurlait, où la chouette huait, puis de larges étendues de fougères, de marécages, où le silence n'était interrompu que par le cri sourd du butor, ou par le bruit d'ailes du canard sauvage bien au-dessus de nos têtes.

Dans certains endroits, la route était entièrement envahie par les ronces et coupée d'ornières si profondes, avec des trous si nombreux, aux bords si abrupts, si dangereux, que nos chevaux tombèrent à genoux plus d'une fois.

Ailleurs, le pont de bois que franchissait un ruisseau était rompu. On n'avait rien fait pour le réparer.

Nous fûmes donc forcés de faire entrer nos chevaux dans l'eau, jusqu'aux sangles pour passer le torrent.

D'abord, quelques lumières éparses nous avaient indiqué le voisinage d'habitations humaines, mais elles se firent plus rares à mesure que nous avancions, et quand la dernière eut disparu, nous étions dans une lande désolée qui s'étendait de toutes parts, vaste solitude que limitait l'horizon noir.