laide et vieille – elle eut un rire contraint à cette description de sa rivale – et vous ne pourriez pas lui en remettre un de Françoise de Mortemart, marquise de Montespan ?
— Ce sont mes ordres, madame. Je suis profondément peiné d’avoir à m’y conformer.
— Je vous dispense de vos protestations, capitaine, vous pourrez vous apercevoir que vous aurez des raisons d’être profondément peiné. Pour la dernière fois, refusez-vous de porter mon message au roi ?
— J’y suis obligé, madame.
— Alors, je le porterai moi-même.
Elle s’élança vers la porte, mais il se glissa devant-elle en étendant le bras.
— Pour l’amour de Dieu, madame, reprenez votre calme, dit-il d’un ton suppliant. Il y a des yeux fixés sur vous.
— Bah ! cette canaille ! Elle jeta un coup d’œil dédaigneux au petit groupe de Suisses que le sergent avait alignés à quelques pas, et qui, immobiles, regardaient la scène avec de grands yeux étonnés. Je vous dis que je veux voir le roi.
— Aucune dame n’a jamais été admise au lever.
— Alors je serai la première.
— Vous me perdez, si vous entrez.
— Que m’importe ?
La situation devenait embarrassante. Catinat était un homme de ressources ; mais pour cette fois il ne savait que faire. L’énergie de Mme de Montespan – cette énergie que l’on qualifiait