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doute plus sur l’usage de la force que sur un échange, car il n’emporta aucune pacotille de cette verroterie qui plaît tant aux sauvages. Il arma son brick de huit caronades de neuf, et les râteliers furent garnis de mousquets et de sabres d’abordage. La soute aux voiles, placée derrière la cabine, fut changée en magasin de poudre et on apporta à bord autant de boulets que si le navire était armé pour la course. De l’eau et des provisions furent embarquées en grande quantité, de manière à permettre une longue traversée.

Cependant, ce qui fut le plus étonnant, ce fut le recrutement de son équipage. Le gérant Freeman se rendit compte qu’il y avait un grand fond de vrai dans les assertions qui dépeignaient son patron comme ayant perdu ses facultés mentales. Sous un prétexte ou un autre, il renvoya les vieux matelots qu’il avait à son service depuis des années et, à leur place, il embarqua l’écume du port, des hommes dont la réputation était si mauvaise que le plus méchant bateau n’aurait jamais voulu les abriter à son bord.

Il y avait là Birthmark Sweetlocks, qui avait, au vu et au su de tout le monde, pris parti au massacre des bûcherons de Cam-