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fumait en silence, impassible ; ses yeux cependant lançaient des éclairs.

Un matin, environ deux années après son malheur, Mr. Copley Banks entra dans son bureau, avec l’expression d’énergie et de vigueur qu’il avait autrefois. Son gérant le contempla d’un air surpris, car il y avait des mois qu’il ne témoignait plus aucun intérêt à ses affaires.

— Bonjour, master Banks ! dit-il.

— Bonjour, Freeman ! Je viens de voir le Ruffling-Harry en rade.

— En effet, il part mercredi prochain pour les Îles sous le Vent.

— J’ai d’autres vues en ce qui le concerne, Freeman. Je me suis décidé à m’en servir pour tenter une expédition à la recherche de « bois d’ébène » à Whydah.

— Mais sa cargaison est toute prête, répondit le gérant.

— Alors, il faudra la décharger. Mes idées sont bien arrêtées et le Ruffling-Harry ira sans faute chercher une cargaison de « bois d’ébène » à Whydah.

Toute insistance était superflue, et tristement le gérant fit décharger le navire.

Copley Banks commença alors à faire ses préparatifs en vue de son voyage d’Afrique. Il comptait, pour remplir sa cale, sans