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s’écria-t-il. Prenez vos coutelas et vos pistolets ! Partez avec la grande baleinière ! Partez avec le you-you ! Sharkey le pirate est là-bas dans le petit canot. Sifflez les bâbordais, maître d’équipage ; tous aux canots et hardi les tollets !

La baleinière, le you-you, toutes les embarcations tombèrent en clapotant sur l’eau, mais, un instant après, les maîtres et l’équipage remontaient rapidement sur le pont en s’écriant :

— Les embarcations sont percées ! Elles font eau comme des écumoires.

Le capitaine fit entendre une bordée de jurons. Il était battu sur tous les points. Au-dessus de lui, le ciel était étoilé et sans nuages ; pas le moindre souffle de vent, pas le moindre signe de brise. Les voiles battaient paresseusement le long des mâts dans le clair de lune. Au loin, là-bas, on distinguait un bateau de pêche dont les hommes se tenaient groupés auprès de leurs filets. Tout près d’eux s’avançait le petit canot s’enfonçant et se relevant sous la houle de mer brillante.

— Ils sont perdus ! s’écria le capitaine. Poussons tous ensemble un cri, mes gars, pour les prévenir du danger !

Il était trop tard !