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mier mot d’une discussion, son menton s’allongeait hors de sa cravate son nez autoritaire se redressait, paraissait plus insolent, et sa canne de bambou sifflait en tournoyant. Il l’avait une fois fendue sur la tête du maître charpentier un jour où celui-ci l’avait accidentellement bousculé sur le pont. Une autre fois aussi il y avait eu un commencement de mutinerie provoqué par le mauvais état des vivres ; il avait émis l’opinion qu’il ne fallait pas attendre que ces faillis chiens se fussent soulevés et qu’il fallait, sans hésiter, marcher sur eux et chasser leurs diableries avec de bonnes volées de coups de bâton.

— Donnez-moi un couteau et un seau ! disait-il en jurant.

On eut toutes les peines du monde à l’empêcher de s’élancer tout seul sur le porte-parole des matelots et de se battre avec lui.

Le capitaine Scanow dut lui rappeler que, s’il était maître absolu quand il se trouvait à Saint-Kitt’s, le fait de tuer un homme à bord d’un navire constituait un meurtre. En politique, il était, déclara-t-il, car sa position lui en faisait un devoir, un partisan dévoué de la maison de Hanovre, et il jura, de par tous les diables, qu’il n’avait jamais rencontré un Jacobite sans s’être fait un