Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/336

Cette page a été validée par deux contributeurs.

être jugé, mais notre excellent gouverneur, sir Charles Evan, n’a pas voulu en entendre parler : « Il m’appartient, a-t-il dit, et j’aurai sa peau. » Si vous voulez rester ici jusqu’à demain matin dix heures, vous verrez le gaillard gigoter en l’air.

— Je voudrais bien pouvoir assister à la cérémonie, dit le capitaine, mais je suis bien en retard, et il va falloir que je lève l’ancre à la marée de ce soir.

— C’est impossible, dit l’agent avec fermeté, car le gouverneur doit partir à bord de votre navire.

— Le gouverneur ?

— Oui ; il a reçu une dépêche du gouvernement lui enjoignant de rejoindre sans tarder la métropole. Le bateau courrier qui lui a apporté le message est reparti pour la Virginie, de sorte que sir Charles vous attendait, car je lui avais annoncé votre passage avant la saison des pluies.

— Eh bien ! eh bien, dit le capitaine quelque peu perplexe. Je suis un vieux loup de mer, je suis peu au courant des habitudes et des manières des gouverneurs et des baronnets ; je ne me rappelle même pas avoir jamais parlé à des personnages de ce rang. Cependant si c’est pour le service du roi Georges, et qu’il demande à s’em-