Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/335

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le capitaine et le maître jetèrent un cri de joie et quelques instants après l’équipage les imitait. Sans souci de la discipline, tous abandonnèrent leurs postes et montèrent sur le pont pour apprendre la nouvelle. Le matelot recueilli par le navire s’avança le premier et jeta vers le ciel un regard de reconnaissance, car c’était un puritain fervent.

— Sharkey va être pendu ! s’écria-t-il. Savez-vous, monsieur le douanier, s’il manque un bourreau par hasard ?

— Arrêtez là-bas ! s’écrie le second dont le sentiment de la discipline était encore plus fort que l’intérêt qu’il portait aux nouvelles à sensation. Je vous paierai votre dollar, capitaine Scanow, et jamais je n’en aurai de ma vie, donné un de meilleur cœur. Comment a-t-il été empoigné, ce brigand-là ?

— Eh bien, voyez-vous, il était tellement canaille que ses compagnons eux-mêmes en avaient assez et l’avaient pris en horreur. Ils ne voulaient plus le garder à bord, de telle sorte qu’ils l’ont abandonné sur les petites Mangles au sud de la Baie mystérieuse. C’est là qu’il fut découvert par un trafiquant de Portobello qui l’a amené ici. On parlait de l’envoyer à la Jamaïque pour