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— Éphraïm Savage coule à fond avec son bateau, dit-il tranquillement ; ami Tomlinson, ce n’est pas mon habitude de répéter deux fois un ordre. Poussez au large !

Le second appuya sa gaffe contre le bordage du navire. Amos et Catinat poussèrent un cri de terreur, mais les matelots appuyèrent sur leurs avirons et nagèrent vers l’iceberg.

— Amos ! Amos ! Allez-vous souffrir cela ? cria l’officier.

— Tomlinson, vous ne voudriez pas l’abandonner. Retournez à bord et forcez-le à venir.

— Je ne connais pas d’homme vivant, capable de le forcer à faire ce qu’il ne veut pas.

— Mais vous ne pouvez pas le laisser. Vous devez au moins rester dans les environs et le recueillir.

— La chaloupe fait de l’eau comme un tamis, dit le second. Je vais d’abord la conduire à l’iceberg. Je vous laisserai là si nous pouvons débarquer et je reviendrai chercher le capitaine. Un peu de cœur, mes garçons, plus tôt nous arriverons, plus tôt nous reviendrons.

Mais ils n’avaient pas fait cinquante brasses qu’Adèle poussa un cri.

— Mon Dieu, le navire coule !

Le brick s’était enfoncé de plus en plus et, soudain, avec un bruit de planches qui craquent, il avait piqué son avant dans l’eau comme un oiseau de mer faisant un plongeon. Avec un long bruit de remous, la lanterne de poupe disparut sous