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Les bons pères Jésuites et Récollets ont fait de leur mieux, quoique à vrai dire ils soient, les uns et les autres, toujours trop disposés à abandonner les choses de l’autre monde pour se mêler des affaires de celui-ci.

— Que dites-vous de cela, mon père ? demanda Louis, avec un clignement d’œil à son confesseur Jésuite.

— Je dis, Sire, que, quand les affaires de ce monde sont liées à celles de l’autre, il est du devoir d’un bon prêtre, comme de tout bon catholique de les bien diriger.

— Cela est très vrai, Sire, dit de Frontenac, dont les joues bronzées se teintèrent de rouge, mais aussi longtemps que Votre Majesté m’a fait l’honneur de confier ces affaires à ma direction, je n’ai voulu admettre aucune intervention de qui que ce fût, qu’il eût un manteau ou une soutane sur les épaules.

— Assez, monsieur, assez ! dit Louis sévèrement. Je vous ai demandé des nouvelles des missions.

— Elles sont prospères, Sire. Les Iroquois au Sault et dans la montagne, les Hurons à Lorette, et les Algonquins le long de la rivière, depuis Tadousac, à l’Est, jusqu’à Sault-la-Marie, et même jusques aux grandes plaines des Dacotahs, ont tous pris la croix. Marquette a descendu la rivière de l’Ouest pour prêcher parmi les Illinois, et les Jésuites ont porté l’Évangile aux guerriers de la Maison-Longue, dans leurs wigwams, à Onon laya.