Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/281

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mousquets, prêts à ouvrir le feu. Ils haussèrent les épaules en souriant quand ils virent que leurs seuls adversaires étaient trois hommes sans armes, debout à l’arrière. L’officier, un jeune homme à la moustache raide comme celle d’un chat, grimpa vivement sur le pont, son épée à la main.

— Montez avec moi, vous deux, commanda-t-il ; sergent, restez-là, au haut de l’échelle, et amarrez à ce taquet. Vous autres, en bas, ouvrez l’œil et tenez-vous prêts à faire feu. Vous, caporal, Lemoine, venez avec moi. Qui est le capitaine de ce navire ?

— C’est moi, dit Éphraïm Savage, d’un ton de soumission.

— Vous avez trois huguenots à bord ?

— Des huguenots ! Je ne sais pas. J’ai vu qu’ils avaient hâte de partir et, du moment qu’ils payaient leur passage, le reste n’était pas mon affaire. Il y a un vieillard, sa fille, et un jeune homme de votre âge, avec une sorte de livrée.

— Un uniforme, monsieur ! L’uniforme des gardes du roi. Ce sont ceux que nous venons chercher.

— Et vous voulez les emmener avec vous ?

— Bien certainement.

— Pauvres gens ! Je suis peiné pour eux.

— Moi aussi ! Mais les ordres sont les ordres, et je dois les exécuter.

— Je comprends. Eh bien, le vieillard est en bas, il dort dans son cadre. La jeune fille est dans