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tribuer à faire de son ennemie la femme du roi, c’était le comble de l’amertume.

Pendant ce temps les préparatifs avaient été menés rapidement dans la petite chambre où brûlait la lampe rouge, devant la statue de la Vierge. Françoise de Maintenon se tenait au milieu de la pièce. Elle était vêtue d’une robe de brocart blanc, garnie de serge argent et de riche dentelle au point d’Alençon. Trois femmes allaient et venaient autour d’elle, se croisant, se baissant, se relevant, retouchant ici et là, ajoutant une épingle, refaisant un nœud, se reculant pour juger de l’effet.

— Là ! dit l’habilleuse, en donnant un dernier coup à une rosette de soie grise. Je pense que cela ira, Majes…, madame.

— Mes goûts ne me portent guère vers la toilette, dit la dame, cependant je tiens à ce qu’il me trouve bien mise.

— Oh ! madame est facile à habiller. Madame est admirablement faite. Quelle toilette ne paraîtrait jolie avec un cou, une taille et un bras comme ceux de madame pour la faire ressortir ? Quelles difficultés nous éprouvons quand il nous faut refaire le corps en même temps que nous faisons la toilette ! Voilà la princesse Charlotte Élisabeth. Elle est petite, mais très forte. C’est incroyable comme elle est épaisse. Il lui faut plus d’étoffe que pour madame, bien qu’elle soit d’une bonne tête plus petite.

Mais Mme de Maintenon n’écoutait guère le ba-