Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.

troisième voix. Si le travail n’est pas fini au point du jour, il y aura un compte à régler avec quelqu’un que je connais.

Le bruit des marteaux et de la scie reprit de plus belle. La tête passait et repassait devant la fenêtre, son propriétaire semblant être sur une plate-forme établie juste au-dessous, mais pas une fois il ne lui vint à l’idée de jeter un coup d’œil dans le trou noir qui s’ouvrait devant lui. Les premières lueurs du matin commençaient à se répandre dans la cour quand l’ouvrage fut terminé, et les ouvriers quittèrent la place. Les prisonniers se risquèrent alors à grimper jusqu’à la fenêtre pour voir ce qui avait été fait pendant la nuit. Mais ce qu’ils aperçurent leur enleva la respiration. C’était un échafaud.

La plate-forme se dressait immédiatement au-dessous d’eux formée de planches grises nouvellement assemblées, mais qui avaient évidemment servi déjà au même usage.

Elle était appuyée contre le mur et s’avançait à une vingtaine de pieds dans la cour, avec un large escalier de bois. Au centre était un billot d’exécution dont ils apercevaient la partie supérieure toute tailladée et couverte de larges taches couleur de rouille.

— Je crois qu’il est temps de sortir d’ici, dit Amos Green.

— Ce que nous avons fait est inutile, répondit tristement Catinat. Quel que soit notre sort, et nous voilà suffisamment renseignés, nous ne pou-