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— Cela ne vous importe peut-être pas à vous, les goûts ne se discutent pas, mais il m’importe beaucoup à moi. Je ne suis pas habitué à rester assis dans un trou, comme un ours dans un piège, à attendre ce qu’on voudra bien faire de moi. Je ne me trouve pas à l’aise ici. Paris est déjà un lieu où l’on ne respire guère, mais c’est une prairie comparé à ceci. Il me faut de l’air, et je veux sortir d’ici.

— Il n’y a pas autre chose à faire que de prendre patience, mon ami.

— Ce n’est pas mon avis. J’aime mieux prendre une barre de fer et quelques chevilles.

Il ouvrit son habit et retira un morceau de fer rouillé et trois petits morceaux de bois taillés en pointe.

— Où avez-vous pris cela ?

— C’est mon travail de la nuit. Cette barre est la traverse supérieure de la grille. J’ai eu de la peine à l’enlever, mais la voilà. Quant aux chevilles je les ai taillées dans cette bûche.

— Pour quoi faire ?

— Eh bien ! vous voyez, la cheville numéro un va ici où j’ai creusé un trou entre les pierres, puis j’ai fait avec l’autre bûche un coin que l’on peut fixer solidement dans ces deux entailles, de façon à pouvoir supporter le poids d’un homme. Ces deux autres chevilles vont dans ces deux trous ! Là, maintenant vous pouvez vous tenir sur l’échafaudage et regarder par la fenêtre sans trop vous fatiguer les orteils. Essayez.