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soleil brillait gaiement dans un ciel sans nuages quand il se réveilla. En se retrouvant enveloppé de paille, avec une voûte de pierre au-dessus de sa tête, il porta autour de lui des yeux étonnés. Puis en un instant tous les événements du jour précédent lui revinrent en mémoire : sa mission, l’embuscade, sa capture, et il se mit sur pied. Son camarade, qui avait sommeillé dans un coin, se redressa au premier mouvement, la main sur son couteau, et en dirigeant vers la porte un regard sinistre.

— Oh ! c’est vous, dit-il, je croyais que c’était l’homme.

— Il est venu quelqu’un ?

— Oui, il a apporté deux pains et une cruche d’eau, au petit jour, juste comme je me préparais à me reposer un peu.

— Qu’a-t-il dit ?

— Rien, c’était le petit noir, celui qu’ils appelaient Simon. Il a posé cela par terre et il est reparti. J’ai pensé que s’il revient, nous pourrons bien l’empêcher de s’en aller.

— Comment cela ?

— Si nous lui passions ces courroies autour des chevilles il ne s’en débarrasserait probablement pas aussi facilement que nous l’avons fait.

— Et après ?

— Eh bien ! il nous dirait où nous sommes, et ce que l’on veut faire de nous.

— Bah ! que nous importe, puisque notre mission est remplie.