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niers ne purent saisir une parole dans la conversation qu’il engagea avec le portier. Ils virent seulement qu’il montrait une bague et que la face barbue faisait des signes d’assentiment. Un instant après la tête disparut, la porte tourna en grinçant sur ses gonds et la voiture s’engagea sous la voûte, suivie de Vivonne seul, le reste de l’escorte restant au dehors. Un groupe d’hommes à figures patibulaires entoura l’équipage, et les prisonniers furent tirés de la voiture assez rudement. À la lueur des torches qui les éclairaient ils distinguèrent des murs crénelés et des tourelles. Un gros homme à face barbue se tenait au centre du groupe d’hommes armés et leur donnait des ordres.

— Au donjon principal, Simon, criait-il. Vous mettrez deux bottes de pailles, un pain et une cruche d’eau, jusqu’à ce que nous ayons les ordres de notre maître.

— J’ignore qui est votre maître, dit Catinat, mais je vous demanderai, à vous, de quel droit il ose arrêter deux messagers du roi voyageant pour son service.

— Par Saint-Denis, si mon maître a joué un tour au roi, il n’a fait que lui rendre la monnaie de sa pièce, répondit l’homme avec un gros rire. Mais pas de discussion. Emmenez-les, Simon, vous me répondez d’eux.

Ce fut en vain que Catinat se fâcha et menaça des châtiments les plus terribles tous ceux qui avaient pris part à son arrestation. Il fut entraîné