Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/186

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mille millions de tonnerres du ciel ! Deux courroies en cinq minutes, ce n’est pas possible !

— Ce qui n’est pas possible c’est que ce soit le hasard, dit l’Américain gravement en sautant à terre. Eh ! qu’est-ce que cela veut dire ? Mon autre courroie est coupée, elle ne tient plus que par un fil.

— La mienne aussi. Je la sens en passant la main dessus. Avez-vous un briquet. Allumons une mèche.

— Non, non. L’homme qui est dans l’obscurité est en sûreté. Nous y voyons suffisamment.

— Mes rênes sont coupées également.

— Les miennes aussi.

— Et ma sangle !

— Nous avons de la chance d’être venus jusqu’ici sans nous rompre les os. Mais qui nous a joué ce petit tour-là ?

— Ce ne peut être que ce coquin de Jacques. Par la sangdieu, je lui ferai faire connaissance avec l’estrapade quand je serai de retour à Versailles. Évidemment il n’a été que l’instrument de ceux qui voulaient nous empêcher d’atteindre Paris ou tout au moins nous retarder.

— Cela est sûr, dit Amos Green, on doit nous poursuivre ou nous guetter. Aussi serais-je d’avis de changer d’itinéraire.

— Eh bien ! quel était leur but, à votre avis, alors ? dit Catinat impatienté. Concluez et faites vite, nous n’avons pas de temps à perdre.