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courant du danger de la situation, et étudia avec lui les moyens d’y parer. Ils se rendirent ensemble chez Mme de Maintenon. Celle-ci avait abandonné la sombre toilette de veuve qu’elle avait adoptée depuis son entrée à la cour et portait maintenant une robe simple de satin blanc garnie de dentelle d’argent, plus en harmonie avec ses hautes espérances. Un seul diamant étincelait dans les riches torsades de sa chevelure noire. Ce changement avait enlevé quelques années à un visage qui avait toujours paru plus jeune que son âge.

Elle s’était levée à leur entrée, et son expression montra qu’elle avait lu sur leurs visages l’anxiété qui remplissait leurs cœurs.

— Vous avez de mauvaises nouvelles ! s’écria-t-elle.

— Non, non, ma fille ! répondit l’évêque. Mais nous devons nous tenir sur nos gardes contre nos ennemis qui éloigneraient de vous le roi s’ils le pouvaient.

Sa figure s’éclaira en entendant prononcer le nom de son amant.

— Ah ! vous ne le connaissez pas, s’écria-t-elle. Il a juré ; je sais qu’il tiendra son serment.

Mais le Jésuite ne partageait pas la confiance de la femme.

— Nos adversaires sont nombreux et puissants, dit-il en secouant la tête. Même si le roi reste ferme il sera harcelé à chaque minute et au