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— C’est le moment de montrer de la fermeté, Sire. Satan enrage de voir que vous lui échappez et il met en mouvement tous ses lieutenants et vous dépêche tous ses émissaires pour essayer de vous retenir en son pouvoir.

— En vérité, mon père, vous ne semblez pas avoir beaucoup de respect pour ma famille. Mon frère et mon fils, l’abbé Fénelon et le ministre de la guerre, voilà les émissaires dont vous parlez.

— Alors Votre Majesté n’a que plus de mérite à leur avoir résisté. Vous avez agi noblement, Sire. Vous avez été digne des éloges et des bénédictions de la sainte Église.

— Je crois que ce que j’ai fait est bien, mon père, dit le roi gravement. Je serai heureux de vous voir plus tard dans la soirée, mais en ce moment je désire être laissé seul pour me recueillir.

Le Père La Chaise quitta la chambre du roi peu rassuré sur ses intentions. Il était évident que les appels pressants qui lui avaient été faits, s’ils n’avaient pas réussi à changer sa résolution, l’avaient tout au moins ébranlée. Qu’arriverait-il s’il allait être l’objet de nouvelles obsessions ? Il fallait à tout prix jouer une carte maîtresse qui décidât immédiatement le gain de la partie, car chaque jour de retard donnait une chance de plus à leurs adversaires.

L’évêque de Meaux était dans l’antichambre ; en quelques mots le Père La Chaise le mit au