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— Vous êtes plus sages que moi ; j’ai remis entre vos mains les intérêts de l’Église, je ferai ce que vous me conseillerez.

— Vous le promettez ?

— Je le promets.

Les deux visiteurs levèrent leurs mains jointes.

— C’est un jour béni, s’écrièrent-ils, et les générations à venir apprendront à le connaître et à le juger ainsi.

Elle s’assit à moitié étourdie par la perspective qui s’ouvrait devant elle. Ambitieuse, elle l’avait toujours été, comme l’avait deviné le Jésuite, — ambitieuse du pouvoir qui lui permettrait de laisser le monde meilleur qu’elle ne l’avait trouvé. Et cette ambition, elle avait déjà pu la satisfaire dans une certaine mesure, car plus d’une fois elle avait imposé son autorité au roi et au pays. Mais épouser le roi, épouser celui pour lequel elle aurait volontiers fait le sacrifice de sa vie, que dans le fond de son cœur elle aimait d’un amour aussi pur et aussi noble que jamais femme eût éprouvé pour un homme, c’était vraiment au-dessus de tout ce qu’elle pouvait espérer. Elle se connaissait et elle connaissait aussi le roi. Une fois qu’elle serait sa femme, elle pourrait le maintenir dans le bien et l’éloigner des influences mauvaises. Elle en était sûre. Épouse du roi ! Son cœur de femme et son âme enthousiaste bondissaient à cette pensée.

Mais à cette joie succéda soudain une réaction de doute et de découragement. Tous ces beaux