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— Ne parlez pas de lui légèrement, Sire. Je lui ai été reconnaissante, je l’ai respecté.

— Mais vous ne l’avez pas aimé ?

— Pourquoi voulez-vous chercher à pénétrer les secrets du cœur d’une femme ?

— Vous ne l’avez pas aimé, Françoise ?

— Du moins j’ai rempli mon devoir envers lui.

— Ce cœur de nonne n’a donc pas été touché par l’amour ?

— Sire, ne me questionnez pas.

— N’a-t-il donc jamais… ?

— Épargnez-moi, Sire, je vous en supplie.

— Mais il faut bien que je vous questionne, car ma tranquillité repose sur votre réponse.

— Vos paroles me chagrinent jusqu’à l’âme.

— N’avez-vous jamais ressenti dans votre cœur une petite étincelle de cet amour qui brûle dans le mien ?

Il se leva les mains tendues, l’air suppliant, mais elle s’éloigna de lui.

— Soyez assuré d’une chose, Sire, que même si je vous aimais comme jamais aucune femme n’a aimé un homme, je préférerais me lancer de cette fenêtre sur le pavé de la terrasse, plutôt que de vous le faire connaître par un mot ou par un signe.

— Et pourquoi, Françoise ?

— Parce que, Sire, c’est ma plus haute espérance sur terre, que j’aie été choisie pour élever votre esprit vers des choses plus hautes, cet esprit