Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/110

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il frissonna, et ses yeux s’emplirent de terreur à cette pensée. Les motifs nobles avaient peu d’action sur son âme, et ceux qui l’entouraient s’en étaient aperçus depuis longtemps, mais il était toujours prêt à céder devant le tableau des horreurs à venir.

— Pourquoi penser à ces choses, Sire ? dit la dame de sa voix douce et chaude. Qu’avez-vous à craindre, vous qui êtes le premier fils de l’Église.

— Vous croyez que je serai sauvé alors ?

— Assurément, Sire.

— Mais j’ai péché, beaucoup péché. Vous me l’avez dit vous-même.

— Tout cela est effacé, Sire. Qui n’a eu ses moments d’égarement ? Vous vous êtes détourné de la tentation. Certainement vous avez gagné votre pardon.

— Je voudrais que la reine fût encore de ce monde. Elle me trouverait un homme meilleur.

— Je le voudrais aussi, Sire.

— Et elle saurait que c’est à vous qu’elle devrait ce changement. Oh ! Françoise, vous êtes à n’en pas douter mon ange gardien qui a pris une forme humaine. Comment vous remercier de ce que vous avez fait pour moi ?

Il se pencha en avant, et lui prit la main, mais à ce toucher, un feu soudain s’alluma dans ses yeux, et il lui aurait entouré la taille de son autre bras si elle ne s’était levée vivement pour éviter l’étreinte.