Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! s’écria-t-il, je vois là un hêtre ; si je pouvais y installer ma couverture, je serais mieux que dans n’importe quelle chambre. En hiver, on est bien forcé de s’enfermer, mais dans cette saison, j’étouffe avec un plafond au-dessus de moi.

— Vous n’habitez donc pas dans une ville ? demanda Catinat.

— Mon père habite à New-York, deux portes après la maison de Pierre Stuyvesant, dont vous devez avoir entendu parler. Il est très vigoureux et il peut supporter cela, mais quant à moi je ne puis pas m’y faire ; quelques jours seulement à Albany ou à Schenectudy me suffisent. J’ai passé toute ma vie dans les bois.

— Je suis sûre que mon père vous permettra de coucher où vous voudrez et de faire comme il vous plaira.

— Je vous remercie, mademoiselle. Alors je vais porter ma couverture et mes sacs dehors et soigner mon cheval.

— Non, Pierre est là.

— J’ai l’habitude de le faire moi-même.

— Je vais vous accompagner, dit Catinat, car je voudrais vous dire un mot. À demain donc, Adèle, et adieu.

— À demain, Amaury.

Les deux jeunes gens descendirent ensemble l’escalier, et le mousquetaire suivit l’Américain dans la cour.

— Vous avez fait une longue course, dit-il.

— J’arrive tout droit de Rouen.