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qui s’est passé ce matin, dit-elle. Je vous conseillerai de ne rien dire de votre religion, car c’est la seule chose sur laquelle elle soit inflexible.

Elle leva le doigt pour donner une plus grande force à cet avis et, après avoir frappé à la porte, elle l’ouvrit.

— Je vous amène le capitaine Catinat, dit-elle.

— Faites-le entrer.

La voix était ferme et cependant elle avait un timbre doux et musical. Catinat obéit à cet ordre, et se trouva dans une chambre guère plus grande ni plus luxueusement meublée que celle qui lui était allouée à lui-même. Néanmoins, il y régnait une élégance et une propreté scrupuleuse, qui dénotaient la main d’une femme de goûts raffinés. Le mobilier, de cuir estampé, le tapis de la Savonnerie, les tableaux d’un art exquis représentant des scènes religieuses et des sujets sacrés, les tapisseries simples et de bon goût, tout laissait une impression à demi religieuse, à demi féminine, mais très douce. À la vérité, la lumière tamisée et atténuée, la haute statue blanche de la Vierge dans une niche, avec une lampe rouge brûlant devant elle, le prie-Dieu en chêne avec le missel à tranches rouges posé sur son appui donnaient à cette pièce l’apparence d’une chapelle privée plutôt que d’un boudoir.

De chaque côté de la cheminée vide, était un petit fauteuil de velours vert, l’un pour Madame, l’autre réservé au roi. Sur un petit guéridon placé entre les deux sièges, étaient son panier à