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LE NAUFRAGE DE CHALLENGER

Ce magnifique spécimen de la forme préhistorique périt malheureusement dans un naufrage. (Page 872, col. 2.)

— Ensuite, il est devenu plus raisonnable. Nous avons causé. Mais je n’ai rien tiré de lui… rien à publier.

— Eh ! Eh ! Je vois d’ici un œil poché qui porte sa signature. Et cela mérite publication. Nous ne pouvons subir plus longtemps ce régime de terreur, Monsieur Malone. Coup pour coup. Je promets pour demain à cet homme un article qui lui chatouillera l’épiderme. Aidez-moi. Il s’agit de le marquer à tout jamais. « Le professeur Munchhausen »… que vous semble d’une pareille manchette ? Ou : « La résurrection de sir John Mandeville » Ou : « Le nouveau Cagliostro » ?… Nous n’avons que le choix parmi les imposteurs célèbres. Car je montrerai ce qu’il est : un imposteur.

— N’attendez pas que je m’y prête.

— Pourquoi ?

— Parce que Challenger n’est nullement un imposteur.

— Quoi ! rugit Mc Ardle, vous n’allez pas dire que vous croyez à ses histoires de mammouth, de mastodonte et de serpent de mer ?

— J’ignore tout cela. Je doute qu’il raconte de ces balivernes. Mais je crois qu’il a trouvé du nouveau.

— En ce cas, au nom du ciel ! prenez une plume.

— J’en meurs d’envie. Mais tout ce que je sais, il me l’a dit sous le sceau du secret. J’ai promis de n’en rien écrire.

Je résumai en quelques phrases le récit du professeur.

— Et voilà ! dis-je en manière de conclusion.

Mc Ardle m’observait d’un air incrédule.

— Du moins, répondit-il, la réunion scientifique de ce soir n’a aucun caractère secret. Je ne suppose pas que les journaux en rendent compte, car la presse s’est déjà occupée de Waldron une douzaine de fois, et personne ne sait que Challenger doit prendre la parole. Avec de la chance, nous pouvons faire un coup. Soyez là. Donnez-nous un compte-rendu très détaillé de la