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du bruit dans le cabinet de travail, il n’en venait rien à l’office, une fois toutes les portes fermées. Il n’en était pas de même dans la chambre de la gouvernante : elle se trouve à une moindre distance dans le corridor, et j’y pouvais entendre une voix montée à un fort diapason… La détonation d’un fusil est, dans une certaine mesure, amortie quand le coup est tiré à bout portant ; en l’occurrence, elle dut n’avoir qu’une violence relative, et, néanmoins, dans le silence de la nuit, parvenir aisément jusqu’à la chambre de Mrs. Allen, Bien qu’un peu sourde, à ce qu’il paraît, Mrs. Allen a reconnu, dans sa déposition, qu’une demi-heure avant l’alerte elle avait entendu comme un claquement de porte. Une demi-heure avant l’alerte, il devait être onze heures moins le quart. Je ne mets pas en doute que, ce qu’elle avait entendu, c’était la détonation, marquant l’instant précis du crime. Dès lors, en supposant que Mr. Barker et Mrs. Douglas ne soient pas les vrais criminels, nous avons à déterminer ce qu’ils ont pu faire entre onze heures moins le quart, heure de la détonation au bruit de laquelle ils s’élancèrent dans l’escalier, et onze heures un quart, qui est l’heure où ils sonnèrent les domestiques. Oui, que faisaient-ils tout ce temps-là ? Pourquoi n’ont-ils pas immédiatement donné l’alarme ? C’est la question qui se pose à nous ; quand nous y aurons répondu, nous aurons un peu avancé la solution du problème.