Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.

arrêté ? Il est deux heures passées. Depuis l’aube, il n’y a pas, à quarante milles à la ronde, un constable qui ne recherche un étranger portant des vêtements humides.

— Assurément, monsieur Holmes.

— Donc, on ne pouvait guère le manquer, à moins qu’il n’eût un abri dans le voisinage ou des vêtements de rechange ; et cependant, jusqu’ici, on l’a manqué. »

Holmes, s’étant rapproché de la fenêtre, examinait à la loupe la tache de sang restée sur l’appui.

« C’est évidemment l’empreinte d’un soulier. Elle est d’une dimension peu ordinaire. Et le pied semblerait un pied plat. Étrange ! Car autant qu’on puisse distinguer une empreinte de semelle, dans le coin, parmi les traces de boue laissées par le piétinement, la forme en paraît plus régulière. Il est vrai qu’on a du mal à s’y reconnaître. Mais qu’est-ce que j’aperçois, là-bas, sous cette table ?

— Les haltères de Mr. Douglas, dit Ames.

— Un des haltères, car il n’y en a qu’un. Où est l’autre ?

— Je l’ignore, monsieur Holmes. Il se peut qu’il n’y en ait jamais eu qu’un. Je n’y ai pas fait attention depuis des mois.

— Un haltère… » fit Holmes d’un air grave.

À ce moment, un coup sec frappé à la porte vint l’interrompre : un homme apparut, grand, rasé, le teint hâlé, la figure intelligente. À ce