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mettre un meurtre. S’il peut savoir quelque chose, c’est qu’il ne fuira pas facilement, car la maison est entourée d’eau. Quelle arme choisira-t-il ? Vous me répondrez : la plus silencieuse possible ; ainsi, son dessein accompli, il enjambera lestement la fenêtre, traversera le fossé et s’éloignera tout à loisir. On comprend cela. Comprendrait-on qu’il choisît au contraire l’arme la plus bruyante du monde, n’ignorant pas que la détonation mettra la maison sur pied, qu’en un clin d’œil les gens accourront, et qu’il a mille chances d’être aperçu avant d’avoir traversé le fossé ? Voyons, monsieur Holmes, est-ce croyable ?

— Vous présentez vigoureusement votre thèse, repartit mon ami, pensif. Elle mérite justification. Laissez-moi vous demander, monsieur White Mason, si vous avez examiné le rebord extérieur du fossé ? Un homme, en sortant de l’eau, aurait pu y laisser des traces.

— Le fossé a un rebord de pierre, monsieur Holmes. Je n’y ai pas relevé de traces. Je ne l’espérais guère.

— Quoi ! Pas une marque ?

— Pas une.

— Ah ! Verriez-vous un inconvénient, monsieur Mason, à nous mener tout de suite jusqu’au manoir ? Nous recueillerions peut-être, là-bas, quelques détails utiles.

— J’allais vous le proposer, monsieur Holmes, mais je croyais bon de commencer par vous mettre au courant des faits. J’aime à