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mains à l’entrée. Seul, Cecil Barker dominait son émotion. Il ouvrit la première porte et montra le chemin au sergent. Sur ces entrefaites arriva le docteur Wood, praticien actif et expérimenté, qui était le médecin du village. Les trois hommes pénétrèrent de compagnie dans la chambre fatale. Le malheureux maître d’hôtel, venant derrière eux, s’empressa de pousser la porte, afin de cacher aux femmes de chambre le tragique spectacle qui s’offrait. Le mort gisait tout de son long, sur le dos, au centre de la pièce, vêtu d’une robe de chambre passée sur la chemise de nuit, les pieds nus dans des chaussons de tapisserie. Le docteur s’agenouilla près du corps, en s’éclairant d’une petite lampe prise sur la table ; un coup d’œil lui suffit pour reconnaître que tous les efforts de son art seraient vains. Douglas portait d’atroces blessures. En travers de sa poitrine était posée une arme curieuse, un fusil de chasse dont on avait scié le double canon à un pied des gâchettes. Il était clair qu’on avait tiré sur Douglas à bout portant, et que la charge l’avait frappé en plein visage, faisant voler la tête en éclats. Les deux gâchettes avaient été reliées par un fil de fer, de façon à rendre les deux décharges simultanées et plus meurtrières.

Notre policier villageois ne put se défendre d’une certaine agitation en voyant fondre sur lui une responsabilité si redoutable.

« Je ne veux pas qu’on touche rien avant