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événements lui donnèrent une signification.

Il y avait, sous le toit des Douglas, un troisième personnage. Celui-ci n’y faisait, à la vérité, que des séjours intermittents, mais il s’y trouvait au moment du drame, et son nom courut bientôt dans le public. C’était Cecil James Barker, de Hales Lodge, Hampstead. La grande rue de Birlstone regardait souvent passer sa longue silhouette dégingandée. Il ne pouvait moins faire qu’attirer l’attention. Il était, au su de chacun, le seul ami du temps passé que Douglas eût introduit dans sa nouvelle existence. Tout, en lui, accusait indéniablement son origine anglaise ; mais on savait par lui-même qu’il avait connu Douglas en Amérique et vécu dans son intimité. Ses dehors étaient ceux d’un homme très riche. On le disait célibataire. Plus jeune que Douglas, il n’avait certainement pas dépassé quarante-cinq ans. Grand, droit, largement bâti, le visage glabre d’un champion de lutte, il possédait, sous d’épaisses touffes de sourcils noirs, deux yeux impérieux qui, sans l’aide de ses fortes mains, eussent suffi à écarter devant lui une foule hostile. Il ne chassait ni ne montait à cheval ; mais il flânait des journées entières, la pipe à la bouche, autour du vieux village ; ou bien, en compagnie de son hôte, quand son hôte était là, et de son hôtesse quand Douglas était absent, il parcourait en voiture la belle campagne environnante. « Un brave monsieur,