Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Eh bien ? demanda-t-il, et Birlstone ?

— Nous avons le temps, répondit l’inspecteur, en consultant sa montre. Un cab attend à la porte ; en vingt minutes nous serons à Victoria. Mais, à propos de ce tableau, je pense à une chose : vous m’avez dit un jour n’avoir jamais rencontré le professeur Moriarty ?

— Jamais, c’est vrai.

— D’où vient alors que vous connaissiez son appartement ?

— Oh ! ça, c’est une autre affaire. Je suis allé trois fois chez lui : deux fois pour l’attendre sous divers prétextes et repartir avant qu’il arrivât. La troisième fois – l’avouerai-je à un représentant de la police officielle ? – je pris la liberté de fouiller ses papiers, ce qui me donna un résultat fort imprévu.

— Quelque trouvaille compromettante ?

— Non, je ne trouvai rien. J’eus cette surprise. Seulement, je remarquai le tableau. Le tableau prouve que Moriarty a de la fortune. Or, comment l’a-t-il acquise ? Il est célibataire, Son frère cadet exerce les modestes fonctions de chef de gare dans l’ouest de l’Angleterre. Sa chaire de professeur lui rapporte sept cents livres par an. Et il possède un Greuze !

— Eh bien ?

— Eh bien, la conclusion s’impose.

— Vous pensez que, s’il jouit d’un gros revenu, il doit se le procurer par des moyens illicites ?

— Vous y êtes. Bien entendu, j’ai d’autres