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celui qui doit mettre à nos pieds toutes les Compagnies. »

Mac Murdo réfléchit longtemps et profondément à la mission dont il se trouvait ainsi chargé. La maison qu’il devait faire sauter était située à quelque cinq milles de là, dans une vallée voisine. Il partit seul, cette nuit même, pour préparer l’attentat, et la lumière était déjà haute quand il revint de sa reconnaissance. Le lendemain, il eut un entretien avec ses subordonnés, Manders et Reilly, deux gamins impatients, heureux comme à l’idée d’une partie de chasse. Enfin, le surlendemain, ils se rencontrèrent hors de la ville, armés tous les trois, et l’un d’eux portant, dans un grand sac, de la poudre de carrier. Vers deux heures du matin, ils atteignirent la maison solitaire. Le vent soufflait, des nuages déchiquetés couraient sur la face de la lune, qui était presque dans son plein. On les avait prévenus de se méfier des chiens ; aussi n’avançaient-ils qu’avec prudence, le pistolet en main, le doigt sur la gâchette. Mais il n’y avait pas d’autre bruit que la plainte du vent, d’autre mouvement que le frisson des branches. Mac Murdo colla son oreille à la porte : tout semblait reposer à l’intérieur. Alors, il appuya au montant le sac de poudre, il y fit un trou avec son couteau, et il y ajusta la mèche. Le feu mis, ses deux compagnons et lui détalèrent à toutes jambes pour se blottir dans un fossé : une explosion et le fracas d’un