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— On ne vous a donc rien dit de ce qui s’y passe ?

— Rien qui m’ait frappé.

— J’aurais cru pourtant qu’on ne parlait que de ça dans nos parages. Mais vous ne tarderez pas à savoir. Qu’est-ce qui vous amène chez nous ?

— J’ai compris qu’un homme de bonne volonté y trouvait toujours de l’ouvrage.

— Êtes-vous de l’Union des Travailleurs ?

— Bien sûr.

— En ce cas, probable que vous vous débrouillerez. Vous avez des amis ?

— Pas encore ; mais j’ai les moyens d’en avoir.

— Comment ça ?

— J’appartiens à l’Ancien Ordre des Hommes Libres. Il n’y a pas de ville sans une loge ; et partout où il y a une loge, j’ai des amis. »

Cette réflexion fit sur l’ouvrier un effet bizarre. Il promena autour de lui un regard de méfiance. Les mineurs chuchotaient entre eux. Les deux policiers somnolaient. Quittant sa place, il vint s’asseoir près du jeune voyageur, et, la main tendue :

« Touchez là », dit-il.

Les deux mains se joignirent.

« Je vois que vous dites la vérité. Mais il est toujours bon de se rendre compte. »

Il porta sa main droite à son sourcil droit : immédiatement, le voyageur imita ce geste.