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jim harrison, boxeur

laquelle j’avais déjà donné toute ma jeunesse. De nouvelles réflexions m’ont enfin contraint à modifier ma résolution.

Mon fils, dans l’ignorance où il était de son vrai rang, allait se laisser entraîner dans un genre d’existence qui était en harmonie avec sa force et son courage mais non avec les traditions de sa maison.

Je me suis dit, en outre, que la plupart des gens qui avaient connu mon frère avaient disparu, qu’il n’était pas nécessaire que tous les faits parussent au grand jour, que si je m’en vais sans avoir dissipé tout soupçon sur ce crime, il en resterait pour ma famille une tache plus noire que la faute qu’il a expiée si terriblement. Pour ces motifs…

Le bruit de plusieurs pas lourds qui éveillaient les échos de la vieille maison interrompit Lord Avon.

En entendant ce bruit, sa figure prit un degré de plus de pâleur et il regarda piteusement sa femme et son fils.

— On vient m’arrêter, s’écria-t-il. Il faudra que je me soumette à l’humiliation d’une arrestation.

— Par ici, Sir James, par ici, dit du dehors la voix rude de Sir Lothian Hume.

— Je n’ai pas besoin qu’on me montre le chemin dans une maison où j’ai bu maintes bouteilles de bon claret, répondit une voix de basse taille.

Et au même moment, nous vîmes dans le corridor le corpulent squire Ovington en culottes de basane et bottes montantes, la cravache à la main.

Il avait à côté de lui Sir Lothian Hume et je vis deux constables de campagne qui regardaient par-dessus son épaule.

— Lord Avon, dit le squire, en qualité de magistrat du comté de Sussex, j’ai le devoir de vous dire qu’il y