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jim harrison, boxeur

pu atténuer la mort de son ennemi, ni le cours des années.

Le serviteur plein de discrétion avait disparu, il ne restait plus à la place que l’homme aux pensées profondes, l’être dangereux, capable de se montrer amoureux ardent ou l’ennemi le plus vindicatif.

— Nous étions sur le point de nous marier, elle et moi, lorsqu’un hasard fatal mit cet homme sur notre chemin.

Par je ne sais quels vils artifices il la détacha de moi.

J’ai entendu dire qu’elle n’était pas, tant s’en faut, la première et qu’il était passé maître en cet art.

La chose était accomplie que je ne me doutais pas encore du danger. Elle fut abandonnée, le cœur brisé, son existence perdue et dut rentrer dans la maison où elle apportait la honte et la misère.

Je l’ai vue depuis et elle me dit que son séducteur avait éclaté de rire quand elle lui avait reproché sa perfidie et je lui jurai que cet homme paierait cet éclat de rire avec tout son sang.

J’étais dès lors domestique, mais je n’étais pas encore au service de Lord Avon.

Je me proposai et j’obtins cet emploi, dans la pensée qu’il m’offrirait l’occasion de régler mon compte avec son frère cadet. Et cependant il me fallut attendre un temps terriblement long, car bien des mois se passèrent avant que la visite à la Falaise royale me donnât la chance que j’espérais le jour et dont je rêvais la nuit.

Mais quand elle se présenta, ce fut dans des conditions plus favorables à mes projets que je n’eusse osé y compter.

Lord Avon croyait être seul à connaître les passages secrets à la Falaise royale. En cela il se trompait.