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jim harrison, boxeur

— Milady Avon et gentlemen, dit-il, si j’ai péché dans cette affaire et je conviens franchement qu’il en est ainsi, je ne vois qu’une manière de l’expier, elle consiste dans la confession pleine et entière que mon noble maître Lord Avon m’a demandée.

Aussi, tout ce que je vais vous dire, si surprenant que cela vous paraisse, est la vérité absolue, incontestable, au sujet de la mort mystérieuse du capitaine Barrington.

Il vous semble impossible qu’un homme dans mon humble situation éprouve une haine mortelle, implacable, contre un homme dans la situation qu’occupait le capitaine Barrington.

Vous estimez que le fossé qui les sépare est trop large.

Gentlemen, je puis vous le dire, un fossé qui peut être franchi par un amour coupable, peut l’être aussi par la haine coupable et le jour où ce jeune homme me ravit tout ce qui donnait pour moi du prix à la vie, je jurai à la face du ciel que je lui ôterais cette existence impure, bien que cet acte fût le plus mince acompte de ce qu’il me redevait.

Je vois que vous me regardez de travers, Sir Charles Tregellis, mais vous devriez, monsieur, prier Dieu pour qu’il ne vous mette jamais dans le cas de vous demander ce que vous seriez capable de faire dans la même situation.

Nous étions tous stupéfaits de voir la nature ardente de cet homme se faire jour avec évidence au travers de la contrainte artificielle qu’il s’imposait pour la tenir en échec.

On eût dit que sa courte chevelure noire se hérissait. Ses yeux flamboyaient dans l’intensité de son émotion. Sa figure exprimait une malignité haineuse que n’avait