Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/349

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
338
jim harrison, boxeur

effacer la tache de famille que je m’étais efforcé de couvrir au prix de tant de peines. Puis, vint le jour où la bienveillance de votre mère, — sa bienveillance inopportune, — vous fournit les moyens de vous enfuir à Londres.

— Ah ! Edward, s’écria sa femme, si vous aviez vu notre enfant, pareil à un aigle en cage, se heurtant aux barreaux, vous auriez vous-même aidé à lui permettre une aussi courte excursion.

— Je ne vous blâme pas, Mary, je l’aurais peut-être fait. Il alla à Londres et tenta de s’ouvrir une carrière par sa force et son courage. Un grand nombre de ses ancêtres en ont fait autant, avec cette seule différence que leurs mains étaient fermées sur la poignée d’une épée, mais je n’en connais aucun parmi eux qui se soit comporté avec autant de vaillance.

— Pour cela, je le jure, dit mon oncle avec empressement.

— Ensuite, au retour d’Harrison, j’appris que mon fils était définitivement engagé dans un match où il s’agissait de lutter en public pour de l’argent. Cela ne devait pas être, Charles. C’est chose bien différente de lutter comme nous l’avons fait dans notre jeunesse, vous et moi, et de concourir pour gagner une bourse pleine d’or.

— Mon cher ami, pour rien au monde, je ne voudrais…

— Naturellement, Charles, vous ne le feriez pas. Vous avez fait choix de l’homme le plus capable. Pouviez-vous en agir autrement ? Mais cela ne devait pas être. Je décidai que le moment était venu de me faire connaître à mon fils, d’autant plus que bien des indices me révélaient que mon genre de vie si contraire aux lois de la nature avait gravement altéré ma santé. Le