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jim harrison, boxeur

Sir Lothian sauta à bas, d’un air sombre qui présageait la tempête.

— Restez où vous êtes, Corcoran, dit-il.

Et alors j’entrevis un habit vert-bouteille qui m’apprit qui était son compagnon de voyage.

— Eh bien ! reprit-il en promenant autour de lui un regard insolent, je serais fort aise de savoir quel est celui qui a l’impertinence de m’adresser une invitation à visiter ma propre maison, et où diable voulez-vous en venir en envahissant ma propriété ?

— Je vous réponds que vous comprendrez cela et bien d’autres choses encore, dit Jim qui avait sur les lèvres un sourire énigmatique. Si vous voulez bien me suivre, je ferai tous mes efforts pour vous expliquer tout cela.

Et tenant la main de sa mère, il nous conduisait dans cette chambre fatale où les cartes étaient encore entassées sur le guéridon et où la tache sombre se dissimulait encore dans un coin.

— Eh bien, monsieur, votre explication ? s’écria Sir Lothian qui se plaça les bras croisés près de la porte.

— Mes premières explications, c’est à vous que je les dois, Sir Charles.

Et, en écoutant ses paroles et en observant ses manières, je ne pus qu’admirer le résultat produit sur un jeune paysan par la société de cette femme qui était sa mère sans qu’il le sût.

— Je tiens, reprit-il, à vous dire ce qui se passa cette nuit-là.

— Je vais le raconter à votre place, Jim, dit sa mère. Vous devez savoir, Sir Charles, que quoique mon fils ne connût rien au sujet de ses parents, nous étions vivants tous les deux et que nous ne l’avons jamais perdu de vue. Pour ma part, je l’aurais laissé agir à