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jim harrison, boxeur

— Franc jeu pour Gloucester ! Forçons le ring, forçons le ring !

Jackson, venait de crier : Allez ! et les deux hommes couverts de boue étaient déjà debout, mais maintenant l’intérêt se portait sur l’assistance et non sur le combat.

Plusieurs vagues, venant coup sur coup des rangs lointains de la foule, y avaient déterminé autant d’ondulations dans toute sa largeur.

Toutes les têtes oscillaient avec une sorte de cadence dans un même sens comme dans un champ de blé, sous un coup de vent.

À chaque poussée le balancement augmentait. Ceux des premiers rangs faisaient de vains efforts pour résister à l’impulsion qui venait du dehors.

Enfin, deux coups secs se firent entendre.

Deux des piquets blancs, avec la terre adhérente à leur pointe, furent lancés dans le ring extérieur et une frange de gens lancés par la vague compacte qui était en arrière fut précipitée contre la ligne des gardes.

Les longues cravaches s’abattirent, maniées par les bras les plus vigoureux de l’Angleterre, mais les victimes, qui se tordaient en hurlant, avaient à peine réussi à reculer quelques pas devant les coups impitoyables qu’une nouvelle poussée de l’arrière les rejetait de nouveau dans les bras des gardes.

Un bon nombre d’entre eux se jetèrent à terre et laissèrent passer sur leur corps plusieurs vagues de suite, tandis que d’autres, rendus enragés par les coups, ripostaient avec leurs ceintures de chasse et leurs cannes.

Alors, pendant que la moitié de la foule se serrait à droite et l’autre moitié à gauche, pour se soustraire à la pression de derrière, cette vaste masse se coupa