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jim harrison, boxeur

reurs et des sauteurs, aussi bien que le plus redoutable des pugilistes anglais.

Sa figure aux traits durs, aux os saillants, ses yeux perçants et son énorme carrure faisaient de lui un excellent meneur pour cette troupe rude et tapageuse qui l’avait pris pour commandant en chef.

— Si je pouvais me hasarder à vous donner un avis, dit l’affable magistrat, ce serait de passer du côté du Hampshire car, du côté du Sussex, sir James Ford n’est pas moins opposé que moi à ces sortes de réunions, tandis que M. Merridew de Long Hall, qui est le magistrat du Hampshire, est moins rigoureux sur ce point.

— Monsieur, dit mon oncle en soulevant son chapeau de façon à produire le plus grand effet, je vous suis infiniment obligé. Si le juge le permet, il n’y aura qu’à déplacer les piquets.

L’instant d’après, ce fut une scène de la plus vive animation.

Tom Owen et son auxiliaire Fogs, aidés des gardiens du ring, arrachèrent les piquets et les cordes et les emportèrent dans un autre endroit de la plaine.

Wilson le Crabe fut enveloppé dans de grands manteaux et emmené dans la barouche, pendant que le champion Harrison prenait la place de M. Craven sur notre voiture.

Ensuite, l’immense foule se déplaça, cavaliers, véhicules, piétons, se mouvant comme un flot lent sur la vaste surface de la lande.

Les voitures avaient un mouvement de roulis et de tangage, comme des vaisseaux qui naviguent, cependant qu’elles avançaient sur cinquante de front, secouées, cahotées par toutes les inégalités qu’elles rencontraient.

De temps à autre, avec un bruit sec et sourd, une