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jim harrison, boxeur

homme est en bonne forme. Vous l’avez vu hier, mon neveu ?

— Il allait très bien, hier, monsieur.

— S’il était arrivé quelque chose de fâcheux, j’en aurais été informé.

— Mais peut-être qu’il ne lui est rien arrivé de fâcheux pour le moment, dit War.

— Que voulez-vous dire ?

— Je vais m’expliquer, monsieur. Vous vous rappelez, Berks ? Vous savez que c’est un homme qui ne doit guère inspirer de confiance en tout temps et qu’il en veut à votre homme, parce qu’il a été battu par lui dans le hangar aux voitures.

Bon ! hier soir, vers dix heures, il entre dans mon bar escorté des trois plus fieffés coquins qu’il y ait à Londres. Ces trois-là, c’étaient Ike-le-Rouge, celui qui a été exclu du ring pour avoir triché avec Bittoon, puis Yussef le batailleur, qui vendrait sa mère pour une pièce de sept shillings ; le troisième était Chris Mac Carthy, un voleur de chiens par profession, qui a un chenil du côté de Haymarket. Il est bien rare de voir ensemble ces quatre types de beauté, et ils en avaient tous plus qu’ils ne pouvaient en tenir, excepté Chris, un lapin trop malin pour se griser quand il y a une affaire en train. De mon côté, je les fais entrer au salon.

Ce n’était pas que la chose en valût la peine, mais je craignais qu’ils ne commencent à chercher noise à mes clients et je ne voulais pas non plus compromettre ma licence en les laissant devant le comptoir. Je leur sers à boire et je reste avec eux, rien que pour les empêcher de mettre la main sur le perroquet empaillé et les tableaux.

Bon ! patron, pour abréger, ils se mirent à parler du combat et ils éclatèrent de rire à l’idée que le jeune