de rester en bons termes avec les professionnels. Il se contenta donc de lui demander quelle affaire l’amenait.
Pour toute réponse, le gros lutteur jeta sur le domestique un regard significatif.
— C’est chose importante, Sir Charles, et ça doit rester entre vous et moi.
— Vous pouvez sortir, Lorimer… À présent, War, de quoi s’agit-il ?
Le boxeur s’assit fort tranquillement à cheval sur une chaise, en posant ses bras sur le dossier.
— J’ai eu des renseignements, Sir Charles, dit il.
— Eh bien ! Qu’est-ce que c’est ? s’écria mon oncle avec impatience.
— Des renseignements de valeur.
— Allons, expliquez-vous.
— Des renseignements qui valent de l’argent, dit War en pinçant les lèvres.
— Je vois que vous voulez qu’on vous paie ce que vous savez.
Le boxeur eut un sourire affirmatif.
— Oui, mais je n’achète rien de confiance. Vous me connaissez assez pour ne pas jouer ce jeu-là avec moi.
— Je vous connais pour ce que vous êtes, Sir Charles, c’est-à-dire pour un noble Corinthien, un Corinthien fini. Mais voyez-vous, si je me servais de ça contre vous, ça me mettrait des centaines de livres dans la poche. Mais mon cœur ne le souffrira pas. Bill War a toujours été pour le bon sport et le franc jeu. Si je m’en sers pour vous, j’espère que vous ferez en sorte que je n’y perde pas.
— Vous pouvez agir comme il vous plaira, dit mon oncle. Si vos informations me sont utiles, je saurai ce que je dois faire pour vous.