Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
jim harrison, boxeur

les tribunaux de l’Amirauté, où la prise entre comme un vaisseau bien gréé et en sort comme un schooner.

Le vieux capitaine parla de l’avancement subordonné aux intérêts parlementaires, qui avaient souvent mis dans une cabine de capitaine un freluquet dont la place aurait été dans la sainte barbe.

Puis ils revinrent à la difficulté de trouver des équipages pour leurs vaisseaux. Ils haussèrent la voix pour gémir en chœur.

— À quoi bon construire de nouveaux vaisseaux, disait Foley, alors qu’avec une prime de cent livres vous n’arriverez pas à équiper ceux que vous avez ?

Mais lord Cochrane voyait la question autrement.

— Les hommes ! monsieur, vous les auriez s’ils étaient bien traités. L’amiral Nelson trouve les hommes qu’il lui faut pour ses navires. Et de même l’amiral Collingwood. Pourquoi ? Parce qu’il se préoccupe de ses hommes et dès lors ses hommes se souviennent de lui. Que les officiers et les hommes se respectent mutuellement et alors on n’aura aucune peine à maintenir l’effectif de l’équipage. Ce qui pourrit la marine, c’est cet infernal système qui consiste à faire passer les équipages d’un navire à l’autre, sans les officiers. Mais moi, je n’ai jamais rencontré de difficulté et je crois pouvoir dire que, si demain je hissais mon pennon, je trouverais tous mes vieux du Rapide et j’aurais autant de volontaires que je voudrais en prendre.

— C’est très bien, mylord, dit le vieux capitaine avec quelque chaleur. Quand les marins entendent dire que le Rapide a pris cinquante navires en treize mois, on peut être sûr qu’ils s’offriront volontiers pour servir sous son commandant. Un bon croiseur est toujours sûr de compléter facilement son équipage. Mais ce ne sont pas les croiseurs qui livrent les batailles pour la