Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
181
jim harrison, boxeur

habillement, et il parle sérieusement ou je ne me connais pas en hommes.

Mon oncle s’entretint quelques instants à voix basse avec le Prince de Galles.

— Eh bien ! gentlemen, dit-il ensuite, la nuit n’est pas très avancée et s’il y a dans la compagnie quelqu’un qui désire montrer son talent, vous ne pouvez trouver une meilleure occasion.

— Quel est son poids, Bill ? demanda Jem Belcher.

— Il a près de six pieds et je le classerai dans les treize stone quand il sera déshabillé.

— Poids lourd. Qui est-ce qui le prend ? s’écria Jackson.

Tout le monde en voulait, depuis les hommes de neuf stone jusqu’à Sam le Hollandais.

La salle retentissait de cris enroués, des propos de ceux qui se prétendaient qualifiés pour ce choix.

Une bataille, alors qu’ils étaient échauffés par le vin et mûrs pour en découdre, et surtout une bataille devant une société aussi choisie, devant le Prince lui-même, c’était une chance qui ne se présentait pas souvent à eux.

Seuls, Jackson, Belcher, Mendoza et quelques autres anciens et des plus fameux gardaient le silence, jugeant au-dessous de leur dignité d’accepter un engagement ainsi improvisé.

— Eh bien ! mais vous ne pouvez pas vous battre tous avec lui, remarqua Jackson, quand la confusion des langues se fut apaisée. C’est au président de choisir.

— Votre Altesse Royale a peut-être un champion en vue, demanda mon oncle.

— Par Jupiter, dit le Prince dont la figure devenait plus rouge et les yeux de plus en plus ternes, je me