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jim harrison, boxeur

Et alors, ces hommes sanguins, vigoureux, étant échauffés par le vin, échangeaient des regards de colère d’un bord à l’autre des tables.

La lumière pénétrant à travers les spirales grises de la fumée du tabac éclairait les figures sauvages, anguleuses des Juifs et les faces rougies des rudes Saxons. La vieille querelle qui s’était jadis élevée pour savoir si Jackson avait commis ou non un acte déloyal en prenant Mendoza par les cheveux lors de sa lutte à Hornchurch, se ranima de nouveau.

Sam le Hollandais jeta un shilling sur la table et offrit de se battre contre la gloire de Westminster, si celui-ci osait soutenir que Mendoza avait été vaincu loyalement.

Joe Berks, qui était devenu de plus en plus bruyant et agressif à mesure que la soirée s’avançait, tenta de monter sur la table, en proférant d’horribles blasphèmes, pour en venir aux mains avec un vieux Juif nommé Yussuf le batailleur, qui s’était lancé à corps perdu dans la discussion.

Il n’en eût pas fallu beaucoup plus pour que le souper se terminât par une bataille générale et acharnée et ce ne fut que grâce aux efforts de Jackson, de Belcher et d’Harrison et d’autres hommes plus froids, plus rassis, que nous n’assistâmes pas à une mêlée.

Alors, cette question une fois écartée, surgit à la place celle des prétentions rivales pour les championnats de différents poids.

Des propos encolérés furent de nouveau échangés. Des défis étaient dans l’air.

Il n’y avait pas de limite précise entre les poids légers, moyens et lourds et, cependant, c’était une affaire importante, pour le classement d’un boxeur de savoir