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jim harrison, boxeur

Il laissait derrière lui une réputation d’élégance, de science accomplie qui depuis lors, jusqu’à ce jour, n’a point été surpassée.

La seule critique qu’on pût lui faire était de ne pas frapper avec assez de force. C’était certes un reproche qu’on n’eût point adressé à son voisin, dont la figure allongée, le nez aquilin, les yeux noirs et brillants indiquaient clairement qu’il appartenait à la même vieille race.

Celui-là, c’était le formidable Sam, le Hollandais qui se battait au poids de neuf stone six onces, mais néanmoins, possédait une telle vigueur dans ses coups, que par la suite, ses admirateurs consentaient à le patronner contre le champion de quatorze stone, à la condition qu’ils fussent tous deux liés à cheval sur un banc.

Une demi-douzaine d’autres figures juives au teint blême prouvaient avec quelle ardeur les Juifs de Houndsditch et de Whitechapel s’étaient adonnés à ce sport de leur pays adoptif et qu’en cette carrière, comme en d’autres plus sérieuses de l’activité humaine, ils étaient capables de se mesurer avec les plus forts.

Ce fut mon voisin War qui mit le plus grand empressement à me faire connaître ces célébrités, dont la réputation avait retenti dans nos plus petits villages du Sussex.

— Voici, dit-il, Andrew Gamble le champion irlandais. C’est lui qui a battu Noah James de la Garde, et qui a ensuite été presque tué par Jem Belcher dans le creux du banal de Wimbledon, tout près de la potence d’Abbershaw. Les deux qui viennent après lui sont aussi des Irlandais, Jack O’Donnell et Bill Ryan. Quand vous trouvez un bon irlandais, vous ne sauriez rien trouver de mieux, mais ils sont terriblement