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jim harrison, boxeur

Mais son regard allait à un objet plus éloigné ; en regardant autour de nous, nous vîmes un homme en habit marron et en perruque négligée.

Il nous avait suivis de si près que le valet de pied l’avait laissé passer dans la conviction qu’il nous accompagnait.

Il avait la figure très rouge et dans son émotion, il froissait bruyamment le pli de papier bleu qu’il tenait à la main.

— Eh ! mais c’est Vuillamy, le marchand de meubles, s’écria le prince. Comment ? Est-ce qu’on va me relancer jusque dans mon intérieur ? Où est Mellish ? où est Townshend ? Que diable fait donc Tom Tring ?

— J’assure Votre Altesse Royale que je ne me serais pas introduit hors de propos. Mais il me faut de l’argent… Du moins, un acompte de mille livres me suffirait.

— Il vous faut… il vous faut. Vuillamy, voilà un singulier langage. Je paie mes dettes quand je le juge à propos et je n’entends pas qu’on essaie de m’effrayer. Laquais, reconduisez-le. Mettez-le dehors.

— Si je n’ai pas cette somme lundi, je serai devant le banc de votre papa, geignit le petit homme.

Et pendant que le valet l’emmenait, nous pûmes l’entendre répéter au milieu des éclats de rire qu’il ne manquerait pas de soumettre l’affaire au banc de papa.

— Ce devrait être le banc le plus long qu’il y ait en Angleterre, n’est-ce pas, Sherry, répondit le prince, car il faudrait y mettre bon nombre de sujets de Sa Majesté. Je suis enchanté de vous revoir, Tregellis, mais réellement vous devriez bien faire plus d’attention à ceux que vous traînez sur vos jupons. Hier même, nous avions ici un maudit Hollandais qui jetait les hauts cris à propos de quelques intérêts en retard