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jim harrison, boxeur

— Faire du chemin ? s’écria la petite femme avec une extrême véhémence. Quoi ! Quoi ! Que le…

Elle se livra à des propos que je n’avais jamais entendus jusqu’alors même dans la bouche d’un homme.

— Nous partirions avec nos palonniers qui se touchent et nous aurions commandé, préparé et mangé notre dîner avant que vous soyez là pour en réclamer votre part.

— Par Georges, Letty a raison, s’écria l’homme. Est-ce que vous partez demain ?

— Oui, Jack.

— Eh bien ! je vais vous faire une offre, tenez, Charlie. Je ferai partir mes bêtes de la place du château, à neuf heures moins le quart. Vous vous mettrez en route dès que l’horloge sonnera. Je doublerai les chevaux. Je doublerai aussi la charge. Si vous arrivez seulement à me voir avant que nous passions le pont de Westminster, je vous paie une belle pièce de cent livres. Sinon, l’argent est à moi. On joue ou on paie, est-ce tenu ?

— Parfaitement ! dit mon oncle.

Et soulevant son chapeau, il entra dans le parc.

Comme je le suivais, je vis la femme prendre les rênes, pendant que l’homme se retournait pour nous regarder et lançait un jet de jus de tabac, comme l’eut fait un cocher de profession.

— C’est sir John Lade, dit mon oncle, un des hommes les plus riches et des meilleurs cochers de l’Angleterre ; il n’y a pas sur les routes un professionnel plus expert à manier les rênes et la langue et sa femme Lady Letty ne s’entend pas moins à l’un qu’à l’autre.

— C’est terrible de l’entendre ? dis-je.

— Oui ! c’est son genre d’excentricité. Nous en avons tous. Elle divertit le prince. Maintenant, mon neveu,