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UN NOUVEAU PERSONNAGE FIT ALORS SON ENTRÉE (P. 37)


S’avançant vers elle, l’homme en noir prit à son bras gauche une des cordes, dont il lui ligota les mains. Elle les lui tendait avec douceur. Alors, d’une poigne brutale, il la saisit par un bras et la conduisit vers le cheval de bois, qui lui allait un peu plus haut que la ceinture. On la hissa sur le cheval, on l’y coucha sur le dos, tandis que le prêtre, frémissant d’horreur, prenait la fuite. Un mouvement rapide animait les lèvres de la femme : sans rien entendre, je savais qu’elle priait. Elle avait les jambes ballantes des deux côtés du cheval. Je m’aperçus que les aides lui avaient noué aux poignets des cordes dont ils avaient assujetti les bouts à des anneaux de fer fixés aux dalles.

Le cœur me battait à rompre tandis que je suivais ces lugubres préparatifs ; mais, fasciné par l’atrocité du spectacle, je n’en pouvais détacher les yeux. Un homme survint, portant de chaque main un baquet d’eau ; puis un autre homme, portarrt un seul baquet. Ils se rangèrent de compagnie à côté du cheval de bois. Le second des deux hommes, dans la main qui ne portait pas le baquet, avait une sorte de grande cuiller en bois à long manche. Il la fit passer à l’homme en noir. Immédiatement, l’un des