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pée transversalement par une cloison, ce qui fait comme une nouvelle chambre, un logement surnuméraire ; ce local est spacieux, confortable ; il a une fenêtre, — en un mot, il est très-commode. Eh bien, voilà mon gîte. Parce que j’ai dit que je demeure dans la cuisine, n’allez pas, matotchka, chercher sous mes paroles je ne sais quel sens mystérieux. En effet, si vous voulez, je loge bien dans cette pièce, derrière la cloison, mais ce n’est rien ; j’ai là mon logis particulier où je vis très-isolé, très-tranquille. J’ai mis chez moi un lit, une table, une commode, deux chaises ; j’ai pendu un obraz[1] au mur. Sans doute, il y a des logements plus beaux, beaucoup plus beaux même peut-être ; mais le principal, c’est la commodité ; j’ai choisi celui-ci parce qu’il est commode, n’allez pas croire que ce soit pour autre chose. Votre fenêtre est en face, il n’y a entre nous qu’une cour, et une petite cour, on vous aperçoit en passant ; — pour un malheureux comme moi ce logement n’en est que plus gai, outre qu’il me fait réaliser une économie. Ici, chez nous, la chambre la plus modeste, avec la table,

  1. Image pieuse.